la revue vinicole internationale décembre 2000

“Les Oscars 2000”

   Evénement   Oscar de l’innovation produit

Primo Palatum

Les vins du Sud pour fédération

Née de la démarche de Xavier Copel, la marque se place sur le créneau haut de gamme des appellations parfois dénigrées.

 

Malgré 50 000 bouteilles commercialisées cette année sous l’étiquette Primo Palatum, Xavier Copel ne pouvait pas montrer une barrique à ces clients. C’est chose faite avec l’achat d’un chai de 180 m², que le négociant éleveur finit de rénover.

“C’est important en terme d’image, confie ce Cadurcien de 32 ans, installé à Morizès (33). Dans le Bordelais, on est peu habitué à la démarche de négociant éleveur. Maintenant je peux tirer du vin de la barrique pour le faire goûter. En plus, cela va me permettre de refaire du bordeaux.”

 

Grâce à des liens tissés avec la propriété depuis des années, Xavier Copel crée Primo Palatum en 1996. Il ambitionne d’élaborer de grands vins typés sur des appellations souvent snobées par un marché qui ne jure alors que par Bordeaux. “L’idée était ambitieuse, mais pas prétentieuse. Je fais du vin comme un amateur. Avant tout, je me fais plaisir. En mettant en avant le terroir, à l’opposé des vins technologiques.” Avec cinq cuvées produites dans cinq appellations avec cinq vignerons différents, une cuvée et un vigneron par appellation,

Primo Palatum commercialise 8000 cols de son premier millésime. Un cahors, un canon-fronsac, un bordeaux rouge, un sauternes et un jurançon sec. Les années suivantes, il ajoute madiran, minervois, côtes du roussillon et deux VDP d’Oc pour arriver, en 1999, à 19 cuvées. Sa méthode : il achète les meilleurs lots des vignerons, vinifie, élève et embouteille chez le producteur.

“Il n’y a pas vraiment de recette. Chez certains j’interviens dès le travail de la vigne, chez d’autres, uniquement lors de la vinification. Je ne passe aucun contrat. Je connais tous les vignerons avec qui je travaille depuis une dizaine d’années. Mais, si le niveau n’y est pas, je ne fais pas de vin. Les relations que j’entretiens avec ces vignerons sont celles du monde agricole traditionnel. Des relations de confiance, très pragmatiques : je paie très cher ce que j’achète.”

Côté vente, la démarche trouve un écho avec Dubecq ou Europvin. Mais c’est à l’export que Primo Palatum a le plus de succès. Là, sa politique haut de gamme sur des appellations sous-estimées en France ne souffre pas d’a priori négatif, notamment chez Zachys et Mac Arthur aux Etats-Unis. Aujourd’hui, la majorité des ventes se fait à l’export (17 pays). Présent chez quelques cavistes en France, et surtout en CHR, Primo Palatum n’entend pas rester dans la confidentialité.

“Nous restons au même niveau de production en 2000. Je ne suis pas contre une augmentation, mais uniquement par création de nouvelles références dans de nouvelles appellations, en aucun cas en produisant plus de vins déjà existants, à part dans des cas particuliers.”

 

Des regards vers l’Espagne

Maintenant, Xavier Copel se dit prêt à étendre la diffusion des vins Primo Palatum.

“Si demain une chaîne de restauration ou de cavistes nous contacte, nous pouvons envisager de travailler avec eux. De même avec la GD. Je crois que, désormais, ce discours qualitatif les intéresse. Il n’y a pas de secret : c’est avec le haut de gamme qu’ils font le plus de marge et rentabilisent le mieux leur linéaire.” Mais l’oenologue revient à ses découvertes : deux cuvées en Espagne, en Navarre et dans le Priorat, en Catalogne, et d’un porto vintage.

“Le potentiel en Espagne est formidable et sous-exploité. Nous travaillons ici en indiquant le nom du producteur sur l’étiquette, puisque cette notion est primordiale en Espagne. Pour nos produits français, nous continuons à n’indiquer que la marque sur l’étiquette. L’objectif est de continuer à pousser en avant la marque avant tout, pour y fédérer le plus grand nombre possible d’appellations méridionales.

 

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